Thés BAMP !

vendredi 1 novembre 2013

La fête de la vie !

Ce matin Chéri me demande, alors que je suis en train de mettre les chaussons de ma fille qui vient de se lever : "Est-ce que tu te souviens de ce que tu faisais le 1er novembre 2011 ?"
Euh, mon cerveau fatigué et enrhumé, hésite : "euh, non, je ne sais pas ?", moi et les dates cela ne fait pas deux.
Chéri : "Ah bon !!!?????", par contre lui, il a une mémoire d'éléphant, les dates c'est son dada.
Moi : "Ah mais si, eux, nous, nos bébés !"

Oui, 1er novembre 2011, jour du transfert de deux petites poussières d'humanité qui semblaient n'avoir aucun avenir d'après le médecin. Car à J5, ils n'étaient pas encore au stade blastocystes. Leur papa non plus n'y croyait pas.
Le transfert a eu lieu en début d'après-midi.

Deux ans, deux ans déjà, je vois le temps défiler, mais je ne compte plus les jours, les minutes, les secondes du vide de ma vie, car maintenant ils sont là. Ma vie est pleine, complète.
Ils vont rentrer dans leur 16 ème mois, dans deux jours.

C'est encore et toujours incroyable pour moi, EUX, MOI, NOUS.



Tellement de bonheur, de douceur, d'amour, de tendresse, de grandes rigolades, de pleurs, de joies, de découvertes. J'aime tout.
S'il fallait le refaire, je le referais.
Je ne suis d'ailleurs toujours pas guérie de mon désir d'enfant. Malgré mes DEUX AMOURS de BÉBÉS, je sens au fond de moi, que je suis toujours partante pour avoir d'autres enfants. 

Si l'infertilité n'avait pas frappée à ma porte, je sais que des enfants j'en aurai eu "beaucoup".

 Mais, il est trop tard maintenant, je suis trop vieille et je veux profiter à fond de mes deux petits bébés d'amour.
 

Alors évidement, pour nous cette journée est pleine de vie, mais d'ailleurs pour mourir, il faut avoir vécu avant. Je pense à mes grands-parents que j'aimerais serrer aussi dans mes bras et qui, je le sais, seraient fou d'amour pour mes bébés.





mercredi 28 août 2013

Deux choses étranges



Aujourd'hui, j'ai fais deux choses étranges.

Aujourd'hui, j'ai laissé mes enfants à des inconnues, pendant deux heures, en treize mois, c'est la première fois.
Des inconnues spécialisées dans la prise en charge des petits enfants, quand même, une crèche.

Vendredi dernier, nous les avions déjà laissé, mais ce n'était pas pareil.
Nous étions restés avec eux 40 minutes pour les regarder jouer avec leur futurs-copains de crèche.
Puis nous sommes partis 20 minutes, pour voir comment cela se passait.
20 minutes ce n'était rien.
Mais là deux heures !
Dans la perspective de les laisser toute une journée.

Je pensais être incapable de faire ça.
Pourtant je l'ai fait, j'ai accompagné ma fille qui avait du mal à me quitter, lui disant : "Mais où est Gabriel ? Regarde, il est là-bas !" et Hop elle est partie sur ses petites jambes, les bras en l'air pour rejoindre son frère qui était déjà parti vers l'aventure-crèche.
Je suis sortie, j'ai eu envie de pleurer, mais je ne l'ai pas fait.
Ils grandissent, vite, trop vite.

Lorsque je suis revenue les chercher, ils pleuraient tous les deux.
Levés trop tôt, 8 heures, pour eux qui se lèvent entre 9 heures et 9 h 45, ils avaient faim aussi.
Gros chagrin de ma fille, qui s'est endormie sur le chemin du retour.
Mes doux bébés.

J'ai vraiment du mal à ne pas vivre toutes les secondes auprès d'eux, ils me manquent.

Cet après-midi, nous allons aux jeux pour enfants du coin de la rue.
Nous avons commencé à y aller cet été. 
Jamais personne, c'était bien.
Mais là, une horde d'enfants, de mamies, d'assistantes maternelles, de mamans.
Je me sens vraiment mal à l'aise, je n'ai envie de voir personne.
Je me sens tellement décalée, pas en phase avec ce monde.
Pourtant je suis maman, doublement maman et j'aime tellement ça.
Mais je ne me reconnais pas dans les discussions de bac à sable, dans les attitudes de bord de banc.

Aujourd'hui, deux choses étranges assurément.

dimanche 18 août 2013

LILA






Cette semaine, j'ai revu Lila.
Lila, c'est le genre de personne que tu as l'impression de connaitre depuis longtemps, alors que c'est la première fois que tu l'a voit.  
La communication est simple, amicale, naturelle.
Lila doit bien avoir entre 50 et 55 ans, peut-être plus, peut-être moins ?
Lila est née à Saigon.

La première fois que j'ai rencontré Lila, elle partait faire une balade en vélo, mais ses pneus étaient dégonflés.
Nous étions dans notre jardin, elle sortait de la maison d'en face, celle qui n'est jamais habité.
Elle nous a vu, et nous a demandé si nous n'avions pas une pompe à vélo à lui prêter.

Nous avons discuté, longtemps, elle nous a dit qu'elle était chez ses beaux-parents (des gens très âgés 88 ans), qu'ils habitaient à Paris, mais étant originaire de ce village, ils y venaient donc de temps en temps. Elle était là avec son mari, mais elle s'ennuyait avec ces vieilles personnes, elle avait décidé d'aller se balader.

"Tiens si nous nous allions faire cette promenade à vélo ensemble ?"

"Vous avez des enfants ?"

La question qui fait mal, la question qui me fait penser : "Mais pourquoi ?"
"Non, pas encore, mais nous souhaitons en avoir, mais ce n'est pas simple".
"Ne vous inquiétez pas ça va venir !"
La réponse qui fait mal.

Nous étions à l'époque en plein marasme psychologique face à notre désir d'enfant, dans l'attente d'une hypothétique Fiv. Les cycles s'accumulaient sans espoirs depuis trop longtemps, la vie d'infertile était rude.

 La phrase qui ne sert à rien, mais que tout le monde dis, la phrase qui te donne envie de ne plus parler à personne.

Puis je me suis dis : "Si elle pouvait avoir raison, si elle pouvait nous porter chance, si elle pouvait dire LA VERITE".

Nous lui avons proposé de venir manger avec son mari, mais ils rentraient sur Paris, le lendemain.

Avant qu'elle ne parte, nous avons échangé nos numéro de portable. Cet échange nous a permis d'échanger les bons vœux de la nouvelle année, puis deux ou trois autres messages de sympathie. Ma vie d'infertile a continué à être rude, de plus en plus.

C'était il y a trois ans.

Cette semaine j'ai revu Lila, c'est la deuxième fois de ma vie que je rencontre Lila.
Dès que j'ai entendu sa voix à l'autre bout du jardin, j'ai su que c'était elle.
La veille nous avions entendu du bruit dans le jardin de la maison d'en face, des gens fêtaient quelque chose.
J'ai pensé à elle, je me suis dis : "tiens Lila est peut-être là, j'aimerais la voir".

J'ai entendu sa voix, elle parlait avec Chéri : "et votre femme ?"

C'est moi, je suis là au milieu de mon champ de pomme de terre, à retourner la terre pour y trouver des patates.
Mon fils est assis sur les patates déjà récoltés dans la cagette, il a de la terre partout.
Ma fille est du côté des fraises, elle écrase les mottes de terre entre ses mains.

C'est juste incroyable, mais c'est pourtant vrai.

Je revois Lila, et je suis mère, j'ai deux enfants !

Sa fille a accouché l'année dernière, des jumeaux, un garçon et une fille, j'ai eu envie de lui demander si c'était grâce à une fiv.
Je suis contente d'avoir revue Lila.

samedi 20 juillet 2013

Action militante


Le collectif BAMP, interviewé par l'Express suite à la publication du classement des centres d'A.M.P. et de la publication des résultats de l'évaluation des 104 centres par l'agence de biomédecine.


Couples infertiles: ce qu'on ne leur dit pas

Par , publié le

L'agence de Biomédecine vient de dévoiler les performances des centres français de fécondation in vitro, comme la loi l'y oblige. Le collectif de patients BAMP dénonce une semi-transparence.

Si vous voulez lire l'article, c'est par ici.

N'hésitez pas à laisser un commentaire sur le site de l'Express, pour donner votre point de vue.

mardi 16 juillet 2013

Au mois de juin


Chez nous l'herbe était haute.
Nous l'avions volontairement laissé pousser.
Il ne faisait pas chaud.
Beaucoup de vent qui faisait danser les herbes folles.
Nous avons improvisé une embarcation.
Vous y avez joué longtemps.





















J'ai deux enfants et je n'en reviens toujours pas !
Comment je faisais avant ?
Maintenant, j'ai l'impression qu'ils ont toujours été là.
C'est une chose vraiment incroyable, je suis maman.

jeudi 4 juillet 2013

3 juillet

2012

2013      





























Entre ces deux dates, le temps qui passe trop, trop, trop, trop, trop, trop, trop vite.
Des bébés formidables.
Beaucoup de choses à dire, mais trop peu de temps pour ça.
Je reste toujours aussi incrédule : "Mes enfants, ce sont mes enfants".


jeudi 13 juin 2013

Week-end Parisien

Le week-end qui vient de passer, nous sommes déjà presque arrivés au suivant !
Bref, le week-end dernier, je suis montée à Paris.
Cela faisait longtemps, la dernière fois c'était début mars pour une belle rencontre hystérique.

Vendredi soir, j'ai abandonné laissé sur le parking de la gare, mes deux bébés et leur papa.
Première fois, que j'allais dormir loin d'eux, première fois que je n'allais pas les voir pendant deux jours !
Toute une histoire pour moi, qui avait envisagé de monter à Paris avec les deux en voiture, avec un seul en train, oui, mais avec lequel ? Finalement, Chéri a tranché, il garde les deux.

Je me demande comme je vais gérer cette séparation. 

Vendredi soir, je retrouve le métro, le rer, les gens, la chaleur (mince il faut chaud ici comparé à notre bord de mer), mon ancienne maison, ma copine V.

Samedi matin, les bébés ont bien dormi, le papa aussi, ils vont partir à la campagne chez papy et mamie.

Pour moi, débute un samedi bien remplit en rencontres, sous le soleil du mois de juin, ça fait du bien.

Je vois d'abord Odile, qui doit bientôt accoucher.
Enceinte suite à un don d'ovocyte à l'étranger.
Je suis montée à Paris pour elle, la prendre en photo avec son "gros" ventre, pour garder une trace visuelle de cet état, tant désiré qui passe tellement vite.

Puis une course sur les Champs Elysées pour Chéri.
J'aime Paris, j'y suis née, je ne pourrais pas y vivre, mais j'aime cette ville.
J'aime les gens, les touristes qui se pressent, les quartiers, la Seine.
Paris sous le soleil.

Demi-tour dans l'autre sens, pour notre rendez-vous entre filles.
Jardins des Tuileries, je retrouve ANGE, puis FABIENNE nous rejoint.
Avec ANGE, nous nous étions déjà rencontré en 2011. 
Discussions émues dans le brouhaha du jardin des Tuileries, cerises, glaces, perrier avec une tranche de citron, P.M.A., espoirs, bébés, BAMP.
Cela fait du bien de se retrouver, c'est émouvant et c'est important de se sentir côte à côte virtuellement et réellement.

Fin d'après-midi, métro avec Fabienne, elle doit prendre un train, je dois retrouver une ancienne collègue.
Un autre quartier, mince il y a quand même beaucoup de monde à Paris, j'avais oublié ça.
Cela me fait plaisir de la revoir.
Discussions sur mes enfants, (oui, MES ENFANTS, je suis mère on me parle et je parle de mes enfants, cela me parait toujours incroyable comme truc. D'ailleurs, ils vont bien, ils s'amusent joyeusement chez leur grand-parent. Moi je gère mon manque d'eux plutôt bien. J'aimerais juste leur faire des bisous tout doux, sentir leur odeur, les voir et les entendre rire et jacasser,les prendre dans mes bras.).
Nous parlons de mes futurs projets professionnels.
Nous parlons du COLLECTIF BAMP ! Mon amie qui n'est pas infertile, trouve que c'est vraiment intéressant et nécessaire. Cela me fait du bien de voir que ce projet à du sens, bien au delà de la "communauté" des infertiles.

Début de soirée, je retrouve une de mes soeurs, chez V.
Re-discussions, re-BAMP !, re-enfant, chaton, vacances.

Dimanche matin, départ pour la grande banlieue sud, pour participer à l'assemblée générale de l'association MAIA. C'était la première fois que je participais à l'A.G. de l'association.
Je retrouve ANGE et son mari.
A la fin de l'a.g., je croise dans l'entrée le gynécologue Tchèque (j'imaginais bien qu'il puisse être là, mais je n'en étais pas sure), qui nous avait reçu les deux fois où nous sommes allés là-bas, c'est lui qui a fait le transfert à la deuxième tentative de fiv-do. Si j'avais pu le serrer dans mes bras je l'aurai fait. Là je lui ai juste tenue et serré la main pendant les 4 minutes où je lui ai parlé. Lui disant que j'étais ravie de le voir, que cela me faisait vraiment plaisir, que les deux petits embryons "de mauvais qualité" allaient bientôt avoir 1 an. Il était lui aussi ravi de cette nouvelle.
Je le trouve tellement sympathique, humain, on peut dire que j'ai un transfert très positif vis à vis de ce médecin gynécologue.
J'étais tellement enjouée de le voir, que 15 minutes après, alors qu'il s'installait avec Anna pour recevoir les gens, je suis retourné lui parler. Je me suis présenté aussi à Anna, que je n'avais jamais vue et rebelote, je lui raconte ma joie, de les voir, mes enfants.......

Il y avait une journaliste, qui est en train de réaliser un reportage sur la préservation de la fertilité. Elle est venue vers moi, pour me dire qu'elle avait vu le reportage de Blandine Maire et qu'elle l'avait trouvé très bien fait. Moi, je lui ai parlé du collectif BAMP. Nous nous sommes échangé nos adresses mail et téléphoniques.

J'ai échangé aussi avec d'autres personnes qui avaient vue le reportage, j'ai parlé du collectif BAMP.
J'ai oublié que j'avais réservé un repas, je suis partie après avoir grignoté deux-trois petits fours.
Je pensais qu'Ange et son mari étaient partis aussi, mais non, ils mangeaient.

Retour vers Paris, puis un nouveau train pour la province, retrouver mon Chéri, puis mes petits.

Mes voyages en train m'ont permis de lire les 265 pages du rapport de l'IGAS "Etat des lieux et perspectives du don d'ovocytes en France". Grâce au lien que m'avait transmit FLHOPE. C'était une lecture vraiment intéressante pour moi, pour BAMP. Je ferais un article consacré à ce rapport chez BAMP.

Je n'ai passé que deux jours à Paris, mais j'ai eu l'impression d'y être resté 5 jours, avec beaucoup de rencontres, d'échanges, d'émotions, de soleil et de pluie.



mercredi 5 juin 2013

PMA et Politique 1



Lundi 3 juin, j'ai donc rencontré une députée pour lui parler de l'Aide Médicale à la Procréation.
Elle était là avec son attachée parlementaire (une jeune femme).
Moi, j'étais là avec mes deux enfants.

Elle m'a donné son avis personnel sur ce vaste sujet, et l'avis de son parti.
Elle a écouté ce que j'avais à lui dire au sujet de la PMA, sur les discours très vifs, violents, que nous avons entendus au sujet de la PMA pendant les débats sur la loi relative au mariage. Des propos que des enfants en âges de comprendre et nés grâce à la pma ont entendu. Des enfants qui se sont pris en pleine figure toute cette violence vis à vis de leur parents et/ou de leur mode de procréation.
Elle a écouté ce j'avais à lui dire, sur les nécessaires évolutions sociétales, juridiques que la France doit mettre en œuvre pour faire preuve d'intelligence, d'humanité, de solidarité, de modernité.
Elle a écouté ce que j'avais à lui dire au sujet du COLLECTIF BAMP, bah oui, je n'ai pas pu m’empêcher d'être BAMP. Pourtant ce rendez-vous, il était prévu bien avant BAMP, mais là pas possible de faire comme si BAMP n'existait pas.
Elle a noté (enfin son attaché parlementaire) l'adresse du collectif BAMP, me disant que c'était très intéressant que les gens se mobilisent.
Elle a regardé le livre d'Irène Thèry que j'avais apporté et noté les références.

Elle m'a dit qu'elle est atterrée par les propos qu'elle entend dans les réunions publiques auxquelles elle participe. Qu'ils avaient comme consignes de ne pas répondre aux provocations verbales faites par l'opposition pendant les débats à l'assemblée nationale et que là aussi, les propos étaient vraiment très rétrogrades, agressifs, insultants.

Elle m'a dit que c'était super important pour eux, les politiques, d'avoir des témoignages de personnes qui vivent l'infertilité, les parcours PMA. Qu'il fallait que nous restions en contact, car elle espérait que la loi sur la famille soit mise en discussion à la rentrée, si le gouvernement actuel ne reculait pas par crainte de diviser encore les Français et de perdre des électeurs !
Que les amendements que proposent les députés pendant les discussions sur la loi, peuvent être alimentés par les citoyens, donc par nous. Qu'il faut donc que nous soyons en lien, pour dire ce qui ne va pas et ce qui pourrait être.

Elle m'a dit qu'il fallait que je rencontre les autres députés, ce que j'ai prévu de faire. Et de la tenir informé des retours que j'aurais avec eux.

Parfois je me demande pourquoi je fais tout ça, puis je me dis : "c'est la DÉMOCRATIE, mon point de vue, ma voix compte autant qu'une autre". Je pense que je cherche aussi à proposer un monde meilleur à mes enfants, et pour ça, il faut que je m'active car il y a du boulot.

dimanche 2 juin 2013

Infertile, 43 ans, deux enfants.


Dans quelques jours (demain) nos deux petits vont avoir 11 mois !!!!!!!!!!!!!!

11 mois, c'est juste vertigineux, la vitesse que prend le temps avec des enfants.

Le temps qui file si vite, alors que l'on aimerait le retenir un peu, beaucoup, à la folie.
Le temps qui était notre ennemi, pendant ces longues années d'attente.
Le temps que l'on aimerait notre ami, depuis qu'ils sont là.
J'aimerais pouvoir revivre une deuxième fois toutes les secondes qui se sont écoulées avec eux depuis 11 mois.

8 mois de grossesse, 11 mois de bébés dans nos bras, nos cœurs, nos vies.
Et pourtant, je commence tout juste à me sentir un peu moins "comme une poussière dans le vent".
Ce n'est pas trop tôt me direz-vous !

Il aura fallut 19 mois pour voir s'éloigner de mon esprit le sentiment d'infini, la sensation de n'être pas autre chose qu'une simple poussière transportée par le vent.
.

Pourtant je suis mère depuis tellement longtemps, dans mon cœur, mon esprit.
Même en ayant des années pour réfléchir à cette question, le vivre c'est encore autre chose.

Les premières semaines, tu te sens si fragile, encore. Et si ce n'était qu'un rêve ?

La grossesse, la naissance, ton corps que tu ne connais plus, tu flottes entre bonheur immense, fatigue intense. Tu flottes entre leurs nuits, leurs jours.
 Tu te poses mille questions, tu doutes, tu t'interroges sur ce qui est bien pour eux, sur le pourquoi du comment. Ils semblent eux aussi si fragiles.
Tes petites poussières d'humanité sont arrivées jusqu'à toi. Toi, la poussière qui est restée dans le vent si longtemps.

Il faut du temps, pour avoir plus de certitudes, mais avec les nourrissons, les certitudes tiennent un jour, voir deux, puis de nouvelles questions surgissent. Ils progressent tellement vite.

 L'infertilité est là toujours, mais moins douloureuse que les premiers mois avec eux. Je sais que je n'aurai pas d'autres enfants, mais ces deux là sont tellement tout pour moi. Je ne souffre plus de penser que j'aurai pu avoir d'autres enfants, (si...si..........si.........), cela me pince le cœur, mais beaucoup moins que les premiers mois avec eux.

Depuis récemment, j'éprouve le sentiment d'être plus en sécurité, moins soumise aux aléas des vents contraires. Le rêve est bien réel et c'est tellement bon, je continue à m'étonner qu'ils soient là, que nous soyons leur parents et eux, nos enfants. Je continue de penser que c'est incroyable quand même que nous ayons réussis à avoir des enfants, ces enfants, nos enfants.

Je me sens de plus en plus comme un rocher dans l'océan des mères, sur lequel viennent se coller pour son plus grand bonheur, ce charmant Petit Bigorneau et cette jolie Petite Patelle. Je voudrais ralentir le temps qui passe trop vite.

Mon fils, Ma fille...... 



mercredi 22 mai 2013

Politique et PMA


Oui c'est un peu morne plaine par ici depuis quelque temps.
Mais avec l'arrivée de notre 3ème bébé, le petit BAMP, je manque de temps pour tout faire.

Pourtant j'ai des choses à dire ici aussi.
Comme par exemple, dire que le 3 juin, j'ai un rendez-vous......ouais et alors ??

J'ai rendez-vous avec ma députée, de mon département.
Madame Truc du parti Machin.

J'ai pris ce rendez-vous en indiquant à la secrétaire qui me demandait : "oui, vous souhaitez parler de quoi avec Madame Truc ?".
"Je souhaite lui parler de P.M.A."
"Ah, oui, je note"

Donc, voilà je vais aller parler pma avec une députée de l'assemblée nationale.
Je ne pense pas que cela change la face du monde, mais c'est un premier pas.
Je compte bien qu'elle me donne le point de vue de son parti machin, ainsi que le sien.

Je prendrais d'autres rendez-vous avec d'autres représentants politiques d'autres partis politique.

Je pense lui parler et surtout j'attends son positionnement sur :
- La PMA en générale
- La Circulaire don d'ovocyte à l'étranger
- Les lois de bioéthique relatives aux dons de gamètes

Et puis quand le BAMP sera un peu plus mature, je retournerais la voir pour en remettre une couche.




mardi 14 mai 2013

Collectif BAMP !




Les médias parlent de nous, mais souvent de façon éhonté.
Les médecins pma parlent de nous, mais trop souvent sans nous.
Le commun des mortels parlent de nous, mais sans rien y connaitre.
Les politiciens n'osent pas parler de nous, mais pourtant ils devraient.

Avec 1 couple sur 10 qui consulte pour un problème lié à l'infertilité et 1 enfant sur 6 qui nait grâce à l'aide de la médecin procréative, il y a pourtant beaucoup à dire.....

Nous avons décidé de parler de nous - dans le cadre d'un blog collectif -, pour que nos paroles ne soient pas déformées par le prisme des médias, ni celui des médecins-pma, encore moins celui du commun des mortels et des politiciens.

Oyé, oyé, oyé

Voici venu le temps du collectif, du rassemblement, des voix qui s'unissent pour dire par elles-mêmes ce qu'est la P.MA., ce que sont les chemins douloureux de l'infertilité et leurs corollaires les chemins plus ou moins tortueux de l'AIDE MEDICALE A LA PROCREATION.

S'unir pour que nos histoires, nos ressentis ne soient plus déformées par les autres, ceux qui ne savent pas, ceux qui croient savoir.
S'unir pour mieux se faire entendre médiatiquement, politiquement, médicalement, familialement, amoureusement.

A tout les sous-marin du net-pma, à toutes les lectrices et lecteurs de l'ombre, à toutes les blogueuses PMA, aux hommes et aux femmes concernées directement ou indirectement, aux amis ; rassemblons nos voix, unissons nos compétences, nos créativités, nos mots.

Ne restons plus seul-e-s derrière nos écrans.

Faites votre coming-out BAMP !


Le collectif BAMP se trouve ici

Collectif pour collectif.
B pour blog.
AMP pour Aide Médicale à la Procréation.


Venez commentez, venez écrire des articles, venez lire ce qu'écrivent les autres, venez témoigner, venez grossir la cohorte des hommes (oui, oui les hommes venez, cela nous ferais vraiment chaud au cœur) et des femmes BAMP !

Bougeons-nous et voyons ce que cela donne, des rencontres sûrement, des échanges assurément, des débats certainement...........

Je suis BAMP ! Êtes-vous BAMP ? 
 

 


mercredi 24 avril 2013

Poussettes doubles !

   
 Notre achat de futurs parents, la poussette double, acheté très peu de temps avant la naissance !
Nous voulions qu'elle soit la plus compacte possible, pour être le moins encombré et pour qu'elle puisse rentrer dans la mini voiture de sport de papa !
Malgré nos recherches, il est apparut évident que même cette poussette compact ne rentrerait pas dans le coffre de la voiture de papa.
Mais nous l'avons acheté quand même, pour mettre dans la voiture de maman !
Une fois dans le coffre, vous pouvez mettre à côté, deux gros sacs de courses et un pack d'eau.
Ou alors, le sac de voyage des bébés, le sac à langer, le sac de voyage de maman et celui de papa.

L'aspect négatif de cette poussette, c'est le dépliage et surtout le repliage.
Pour la déplier, il faut la déplier c'est à dire qu'il faut tirer là où vous pouvez et comme vous pouvez !
Ensuite appuyer avec le pied sur deux manettes (une derrière chaque nacelle), pour ouvrir complétement la poussette.
Pour la replier, il faut tirer chacune de ces manettes, appuyer sur une troisième et enfin trouver le moyen de replier la bête sans avoir l'air trop ridicule.
En fait, si vous n'avez pas besoin de la plier-déplier sans arrêt (comme moi), elle est extra.
Mais si vous devez la mettre dans la voiture, pour aller faire une balade, la plier, la replier, la déplier à nouveau et la replier à nouveau, le tout sous la pluie où sous les cris strident d'un bébé ou de deux bébés affamés, il faut savoir garder un certain sang-froid et des muscles dans les bras.
Il faut penser à mettre de l'huile pour que le pliage-dépliage soit plus aisé. De l'huile sur les roues aussi qui ont tendance à couiner depuis quelque temps et en balade c'est très pénible.
Les réducteurs-bébés que vous voyez sur la photo, ne sont pas vendu avec la poussette (ils en ont, mais beaucoup plus chers que ceux-ci, que nous avons donc acheté à part).


Juillet 2012, ils sont tout riquiqui, les petits bébés, dire que maintenant ils ont les pieds qui dépassent !















"La poussette Twixx est une poussette canne double adaptée à l'enfant dès la naissance grâce à son harnais réglable et son inclinaison à 150°.
Elle peut être utilisée jusqu'au 15 kg de chaque enfant.
Dotée de deux hamacs indépendants, elle convient aussi bien aux jumeaux qu'à deux enfants d'âge rapproché.

Les + produit :

  • Pratique en ville, elle ne mesure que 71 cm de large et 105 de haut
  • Deux capotes pare-soleil avec visières rabattables et fenêtres de surveillance anti-UV
  • Deux harnais 5 points réglables, position nouveau-né
  • Repose jambe indépendant pour chaque enfant
  • Deux paniers zippés pour le rangement
  • Roues avant fixes ou pivotantes au choix
  • Frein parking au pied
  • Suspensions avant et arrière
  • Pliage facile et peu encombrant
Livré avec l'habillage pluie et pare-soleil.
Dimensions pliée : 105 x 31 x 47 cm
Poids : 10.8 kg
Norme EN 1888
"


 Fin mars 2013, nous sommes partis à la montagne.
Trois adultes et deux bébés de presque neuf mois.
Ne voulant pas emporter notre poussette double, pour ne pas trop encombrer notre break.
J'avais laissé un message sur le site "Jumeaux et Plus", pour savoir si en Haute-Savoie, il était possible de louer une poussette double pour une semaine.
La présidente de la délégation Haute-Savoie, m'a répondu qu'ils pouvaient nous louer (pour 6 euros la semaine), une poussette double.
C'était vraiment inespéré pour nous !!
A notre arrivée, nous avons récupéré une magnifique poussette double neuve.
Encore merci à Mathilde et à son mari, qui avait monté la poussette jusqu'à la station où nous étions.

Fin mars 2013, blousons 23 mois qui servent de moufles intégrées !


















Lorsque nous l'avons mise dans le coffre de la voiture, elle prenait toute la place.
Impossible de mettre autre chose !
Le châssis se plie sur lui même très facilement, mais qu'est-ce qu'il est gros !
Ensuite il faut rajouter les deux sièges qui se déclipsent très, très facilement du châssis, idem pour les remettre, c'est très aisé. Mais une fois hors du châssis, ils restent comme ils sont, impliables.
Les grosses roues permettent de rouler facilement, nous avons roulé (un peu) dans la neige.
Et pour déplier le châssis, hop d'une seule mains, un vrai plaisir. 
Nous l'avons trouvé très fonctionnelle au niveau pliage-dépliage, mais aussi pour l’installation-désinstalation des sièges. Ils peuvent se mettre indépendamment l'un de l'autre, soit  face à vous ou face à la route.
Mais lorsque vous poussez cette poussette, vous avez devant vous un bon mètre et donc pour nous la sensation de conduire un bus (mini le bus, mais quand même !). Et lorsque vous devez tourner, il faut prévoir large, mais avec les roues directionnelles s'est très pratique.
Nous n'avions pas de protège pluie, donc la neige est tombée sur les bébés, mais ils s'en sont sortis !
Pour notre vie quotidienne elle est vraiment trop grosse ! 


"La poussette double "Zoom" avec 2 sièges poussette ABC-Design.
Caractéristiques de la poussette double "Zoom" avec 2 sièges poussette
  • Guidon télescopique réglable en hauteur jusqu’à 104 cm
  • Harnais de sécurité 5 points
  • Arceau de sécurité amovible
  • Sièges poussette inclinables réglables en hauteur
  • Repose-jambes réglables en hauteur sur 4 niveaux
  • Roues avant multidirectionnelles et blocables
  • Roulement à billes au niveau des roues avant
  • Châssis léger en aluminium
  • Pliage compact
  • Transformable en système de voyage avec le siège-auto Risus ( à commander séparément)
  • Coloris : white-black
Matière
  • Tissu imprimé: 100% polyester
  • Tissus: 84% polyester, coton 16%
  • Tissu Monochrome: 100% polyester
Dim.
  • Pliée (LxlxH) : 89 x 68 x 49 cm
  • Dépliée (LxlxH) : 131 x 68 x 104 cm
Poids
  • 18,5 kg
Age
  • Convient dès la naissance à 3 ans, 15 kg max."


dimanche 14 avril 2013

Emotions Masculines


Mais où sont les hommes ?

Mercredi soir, nous nous mettons devant notre télévision qui, 5 minutes avant le début du documentaire, ne voulait pas afficher France 4. Ma fille dans les bras qui n'arrivait pas à s'endormir......

Nous trifouillons la télé, nous regardons le documentaire, nous pleurons, nous sourions, nous nous rappelons, nous trouvons que c'est un bon documentaire, nous nous couchons "tard" tout chamboulés par le retour en arrière que nous venons de revivre.

Jeudi matin, Chéri arrive au travail, un de ses collègues (homme) vient le voir dans son bureau : "Je t'ai vu par hasard hier soir, à la télévision. J'ai regardé et j'ai trouvé que c'était très émouvant".

Jeudi après-midi, Chéri est dans son bureau, un de ses collègues (homme), dont le petit est né quelque jours après les notre au mois de juillet 2012. "Hier soir avec ma femme, nous avions décidé de regarder ce documentaire sur l'infertilité. J'ai été surpris de t'y voir, j'ai dis à ma femme, mais c'est Nicolas ! Nous avons été particulièrement touché car nous aussi sommes passé par la pma. Notre petit est né grâce à une quatrième fiv, avec des péripéties dont nous nous serions bien passé pour cette 4ème fiv". Ils ont parlé ensuite pendant plus d'une heure, tous les deux de pma, d'enfant, de protocole fiv, de médecins pma, du suivi au chu, d'espoirs, de difficultés pma.

Mon amie me dit qu'un de ses collègue (homme) est venu lui dire qu'il avait regardé le documentaire et qu'il avait été particulièrement touché par Chéri, car pour eux aussi les enfants sont arrivés grâce à un don d'ovocyte, et qu'il n'en avait jamais parlé à l'extérieur. De voir un homme parler de tout ça, l'a beaucoup touché.

J'ai reçu aussi à travers vos messages, la confirmation que nos hommes, sont là et bien là, à côté de nous dans cette volonté de fonder une famille et dans la nécessité d'affronter les épreuves de la pma pour y arriver. J'ai reçu des mails écris par des hommes et pour moi, c'est important, cela montre que nous ne sommes pas qu'une bande d'hystériques pleurnichardes, mais que les chamboulements émotionnels créées par l'infertilité, ainsi que la parole d'un homme sur l'infertilité, résonne très fortement chez les autres hommes.

Ils sont là et bien là, à souffrir autant que nous, mais à le dire différemment.





vendredi 12 avril 2013

Interpellons France 4 !



A tous qui passez par là, concernant le documentaire "Quand l'enfant se fait attendre" et ses deux rediffusions à des heures encore plus tardives que pour la première diffusion.

Il faut interpeller la chaine, France 4, en lui envoyant des messages pour demander une rediffusion à une heure de grande écoute !!! Cela permettrait que plus de monde puisse voir ce documentaire. Et concernant le replay, ils n'ont pas prévu de le mettre en place. Donc on peut leur demander ça aussi.

Les messages que vous laissez ici,  me montrent que vous aurez de super arguments à donner à France 4.

Alors tous à vos claviers !!!!

Pour l'infertilité à une heure de grande écoute, envoyez donc un message sur le site de France 4.

Il y a un forum dédié au documentaire sur le site de France 4, ici

Il faut faire du bruit, pour que la chaine modifie peut-être son point de vue concernant des diffusions nocturnes.


jeudi 11 avril 2013

"Quand l'enfant se fait attendre"


Je suis déçue, 
oui je sais je ne devrais pas, vu les retours positifs des personnes qui ont regardé le documentaire hier soir.

Je suis déçue que le happy-end n'ai pas touché les 4 couples que nous étions. Mais la PMA c'est ça aussi, cela ne fonctionne pas pour tout le monde et c'est vraiment dur. Il reste trop souvent des personnes, des couples pour qui le désir d'être parent reste en jachère, dans le no man's land de l'infertilité, la procréation médicalement assistée n'étant pas la baguette magique de la fée, qui résout tous les problèmes.

Je suis déçue que ce genre de documentaire ne passe pas en première partie de soirée, pour qu'un maximum de gens pas forcément directement concerné (mais peut-être ami-e-s, commun des mortels, famille) d'une personne directement concernée puissent voir et entendre ce qu'est l'infertilité.

Je suis déçue car n'apparait pas le grand moment où avec ma copine Odile, autour d'un thé fumant, nous taillons un costard, aux services de PMA qui nous on "suivi", il faudrait mieux dire que nous avons fréquenté, elle pour ces 3 FIV, moi pour mes deux FIV-avortées et les années d'attente ont l'on vous serine : "attendez (deux ans à 38 ans ?!)-tout va bien-c'est dans votre tête-les femmes ont des problèmes psychologiques-on te reçois sans rien savoir de ton dossier et on te traite comme une débile".

Je suis déçue, car j'ai l'impression (pour les gens qui ne connaissent pas notre histoire) que mon désir d'enfant semble apparaitre à 38 ans "oups, j'ai oublié de faire des enfants", alors que cela faisait déjà 8 ans que cette chose impalpable mais pourtant bien réelle (être mère, être parent) me prenait la tête et le corps plus que de raison.

Je suis déçue car ma diatribe (mes propos militants ?) vis à vis de certains services pma et de certains médecins qui les incarnent, ceux là même qui nous ont fait perdre deux années, en nous disant d'attendre, mais sans faire les examens nécessaires, ces propos n'ont pas été montés. Ce message que je voulais faire passer concernant l'état "calamiteux" du don de gamètes en france et de certains services de pma, n'est pas apparu dans ces 90 minutes, mais on ne peut pas dire tout ce qu'il y aurai à dire sur la pma en France en si peu de temps....

Je suis déçue parce que j'ai beaucoup pleuré, pourtant l'histoire je la connais, sa fin heureuse surtout, mais je reste marquée à blanc par ce chemin douloureux pour arriver jusqu'à nos enfants. Vraiment marquée par ce temps perdu auprès des médecins pma si peu impliqués, marquée par tous ces cycles d'espoir se terminant dans le sang.

Mais, mais, mais, mais je ne vais pas finir sur des propos si négatifs !

Je suis ravie que ce film ait des retours si positifs. Blandine Maire, la journaliste qui a réalisé ce documentaire, doit être contente que son travail soit bien reçu !

Je suis ravie d'avoir revu mon Piou-Piou fier coq blanc chantant, qui malheureusement, il s'est fait dévoré par un renard l'année dernière.

Je suis ravie d'avoir participé à ce documentaire, il faut dire que c'était pour moi comme une catharsis, un besoin "d'épurer les (mes) passions par le moyen de la représentation dramaturgique". Ayant décidé de m'engager dans ce témoignage au moment, ou je me sentais vraiment très au bord du : "tu ne sera jamais mère". Ayant déjà fait un voyage pour un don d'ovocyte qui avait échoué, ayant découvert grâce à UNE médecin PMA parisienne (encore mille mercis à elle) qu'il y avait des soucis physiologiques incompatibles avec une grossesse (anti-corps, thyroide, adénomyose), approchant à grands pas de mes 42 ans. J'ai eu besoin de faire cette chose, de dire à tous ce qui se passait pour nous, enfin au début je ne le disais qu'à Blandine et Alexandre derrière sa caméra, mais ces moments difficiles partagés avec eux, ont été comme une bouée sur laquelle j'ai flotté jusqu'à la prise de sang positive.

Je suis ravie si ce documentaire permet de donner une tribune à cette "maladie" qu'est l'infertilité, une "maladie" qui ne se voit pas, qui ne se dit que trop rarement, mais qui touche pourtant beaucoup de monde.

Je suis ravie de vos retours si empathiques et positifs. Merci beaucoup pour tous vos adorables commentaires.



EDIT CD : C'est la société NatalHypnothérapie qui réalise des cd d'auto-hypnose, dont UN relatif à la préparation à la FIV. En deux partie, une première à commencer au moins un mois avant le début du traitement (si possible) et l'autre partie à commencer le jour du transfert. C'est une société anglaise, mais le cd est en Français. Mais ce n'est pas magique, c'est juste un travail individuel sur la relaxation, la visualisation de différentes parties du corps, comme vous pouriez le faire avec un hypnothérapeute. Le CD coute 15 euros, c'est donc moins chers que des séances avec un thérapeute et plus souple car vous pouvez pratiquer quand vous voulez.
Le site de vente en ligne se trouve ici

EDIT REPLAY : 
Equipe Fra​nce4
Posté le 11-04-2013 à 16:31:39  profil
Bonjour à tous,
Merci pour vos messages.
Le documentaire sera rediffusé à l'antenne :
- jeudi 18 avril à 23h00
- mardi 23 avril à 23h45
Nous n'avons malheureusement pas de droits de replay sur ce documentaire.
Belle journée à vous
L'équipe france4.fr


EDIT DE L'EDIT :

Modification des rediffusions

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LES REDIFFUSIONS
Mardi 23 avril à 23h45
Jeudi 2 mai à 03h25
Mercredi 8 mai à 23h55

Bon l'infertilité se regarde la nuit à la télévision !!!!!!!!!!!!!! 
Quel manque de courage..............
Le jeudi 18 avril, une diffusion était prévue, elle est encore indiquée dans le programme France 4.
A voir donc s'ils diffusent ou pas jeudi.







lundi 8 avril 2013

Confidences


Nous étions partis et quand je pars de chez moi, je déconnecte du net et donc de la PMA ( en tout cas j'essaye, mais je pense quand même).

Pas d'ordi et cela me fait du bien, car mon addiction au net-PMA est souvent lourde à porter quand tant de "copines-en désir d'enfants", sont encore en rade, souffrent, attendent, s'arrachent les cheveux, s'angoissent, sont malheureuses.

Nous avons quitté notre plaine de bord de mer, pour la grande montagne.
Premier grand voyage pour nos petits.

Les bébés, le papa, ma copine Véro et moi, avons changé d'air.

Un jour je ne ski pas, je me promène avec les bébés dans la super poussette prêtée par l'association Jumeaux et plus (mais je vous en parlerais dans un autre message). Chéri est là aussi, nous décidons de pousser la poussette jusqu'en haut du village sur le route du col. Elle monte la route qui va au col, il faut donc avoir des jambes pour pousser cette "grosse" (comparée à la notre) poussette et les deux bébés qui sont dedans.

J'avais repéré une boutique, une dame qui fabrique des vêtements, je voulais voir.
Donc on pousse à tour de rôle, parce que ça monte drôlement.
Je rentre seule dans la boutique, le papa garde la poussette et les bébés qui dorment dedans.

La dame est là, elle a mon âge, superbe.
"Bonjour, je viens voir ce que vous faites comme vêtements"
"C'est très joli, ce que vous faites".

Mon chéri stationne la poussette devant la boutique, car mon fils est réveillé.
Il rentre avec lui dans la boutique.
"Un bébé, il a quel âge ?"
"Bientôt neuf mois".
"Vous voulez que je le tienne pendant que vous regardez ?"
"Non, non ne vous embêtez pas, je le pose par terre, il a l'habitude, merci".

"Vous êtes au village ? Vous êtes venus à pied ? Vous venez d'où ?"
"Oui et avec la montée, cela va être plus facile de redescendre. De normandie".

 Ma fille s'agite dans la poussette dehors, elle vient de se réveiller. Je vais la chercher.

"Oh mais ils sont deux ! Un garçon et une fille, c'est l'idéal. Oh comme ils sont mignons".
"Oui, c'est vraiment super, nous sommes très content, ils sont extra comme bébés"
"Chéri tu vois, ça c'est bien, et ça aussi, regarde. Je vais revenir avec Véro pour lui montrer".
"Merci, au revoir, je reviendrais avec une amie pour lui montrer ce que vous faites, c'est très joli, j'aime beaucoup ça".
"Merci au revoir"

Deux jours après je reviens avec Véro, la poussette et les deux bébés.
Il neige un peu.

"Bonjour, voilà je suis revenue, pour montrer votre travail à mon amie".
Nous posons les deux bébés par terre, Véro commence les essayages, la dame donne deux petits jouets aux bébés, un cochon et un ours. Ils sont ravi de découvrir de nouveaux jouets.
Une autre cliente, rentre : "Oh des bébés, comme ils sont sages !".
Nous (Véro, la nouvelle cliente, la dame de la boutique et moi), discutons chiffons, tissus, couleurs, qualité, coupe.
Les bébés regardent, s'échangent les jouets.
L'autre cliente, se décide finalement pour un haut, paye et sort.
Véro se décide pour une belle veste, magnifique.
Dehors, il neige beaucoup, les sièges de la poussette sont recouvert de neige.
Je sors pour tenter de garder les sièges au sec, mais il neige.....beaucoup.

"Ce sont leur premiers enfants ?".
"Oui et en plus ils ont eu du mal à les avoir, infertilité, pma, don d'ovocyte".
"Oh nous aussi, c'était il y a 20 ans. Après plusieurs années de tentatives médicales, nous nous sommes tournés vers l'adoption. Le don d'ovocyte n'existait pas. Mes enfants ont 16 et 14 ans, ils sont arrivés chez nous, ils avaient 4 et 2 ans. Mais ce qui me manque et m'a beaucoup manqué s'est de ne pas les avoir eu bébés. Un besoin que je ne n'ai pas pu combler, m'occuper de petits bébés."

Je re-rentre dans la boutique, toute à ma poussette enneigée, je me demande comment nous allons redescendre au village sans être recouverts de neige et pour que les bébés ne soient pas trop mouillés.

"Véro, c'est bon, on y va, tu reviens demain, pour payer, c'est ça ?".
La dame préférant être payer en chèque, le chéquier étant resté à la maison, il faudra que Véro revienne pour récupérer sa veste.
"Louise et Gabriel, on y va, on redonne les jouets à la dame. Désolée, ils ont bien bavé sur l'ours, encore merci".
"Ce n'est pas grave, ne vous inquiétez pas".

Une fois sorties de la boutique, Véro me raconte la conversation qu'elle vient d'avoir avec la dame. Moi qui croyait mettre de la distance avec la pma-attitude, voilà qu'elle me revient sans prévenir dans cette jolie boutique au pied de la montagne.

Il y a 20 ans, j'avais déjà un très fort désir d'enfant, mais je n'étais pas dans les essais, vous savez : "j'avais le temps..."
Mais si les conditions avaient été réunie pour que je sois en phase active de tentative de fabrication de bébés,  peut-être aurai-je moi aussi de grands adolescents venus d'ailleurs, comme cette dame.
Je n'aurai pas la grande chance, d'avoir dans ma poussette double, mes deux adorables bébés d'amour, que j'aime follement. Mes deux petits que j'ai porté pendant 8 mois dans mon corps.

Alors, je dis : "merci" aux progrès de la médecine procréative et à ceux qui les font évoluer.

Véro est retourné payer sa veste, elle a discuté longuement avec la dame. De l'infertilité, de l'arrivée de ces deux enfants venus de Colombie, des dernières péripéties de sa fille ainée. Elle a redit à Véro, que pour elle ce qui restait difficile c'est de ne pas avoir pu s'occuper de petits bébés. Pas par rapport à ses enfants, mais pour elle même, un besoin qui restera inassouvi. Véro lui a parlé de notre dernier voyage au "pays" du don d'ovocyte, du documentaire. La dame a dit qu'elle allait regarder.

lundi 1 avril 2013

Est-ce que l'herbe est plus verte chez les voisins ?



Voilà, le documentaire prévu depuis Mathusalem est maintenant vraiment programmé.
Donc si vous voulez voir, si l'herbe est plus verte chez votre voisin infertile, il faut prévoir de regarder la télévision le mercredi 10 avril 2013 à 22 h25 (oui faut pas pousser non plus, on ne va pas parler infertilité en début de soirée, quand même !!!), sur France 4.

Et si vous voulez voir ce que dit la journaliste qui a fait ce reportage, il faut aller cliquer par ici 

Vous pouvez aussi aller voir par là, la bande annonce du documentaire.

Sur Télérama, ils disent ça et ils ont attribué un T à ce documentaire :
 " 

Synopsis de Quand l'enfant se fait attendre

Pour diverses raisons, comme le passé médical, l'âge toujours plus tardif auquel les femmes ont leur premier enfant, le mode de vie ou l'alimentation, les troubles de la fertilité sont plus fréquents qu'avant et représentent toujours une véritable angoisse pour les couples concernés. Blandine Maire est allée à la rencontre de quatre couples qui ne parviennent pas à avoir un bébé naturellement. Pendant plusieurs mois, elle les a suivis dans leur combat pour donner la vie. Entre doutes, espoirs, déceptions et intenses moments de joie, mais avec pudeur et honnêteté, tous ont accepté de partager leur aventure intime au quotidien.

La critique TV de télérama du 06/04/2013

1T
Insuffisance ovarienne, oligospermie ou encore infertilité inexpliquée : en France, un couple sur six vit la procréation comme un véritable parcours du combattant. La réalisatrice Blandine Maire, elle-même confrontée à cette rude épreuve, a suivi quatre couples infertiles dans leur quête d'enfant. Emilie et Mathieu, tout juste la trentaine, ont affronté six fausses couches. Alors qu'Emilie est de nouveau enceinte, ils partagent leur appréhension. Virginie et Nicolas, la quarantaine, s'apprêtent à avoir recours à un don d'ovocyte en République tchèque. Raja est en attente d'une troisième FIV (fécondation in vitro), tandis que Nolwenn et Jérôme sont confrontés à une infertilité inexpliquée. Dans leur cas, aucune cause médicale ne vient justifier l'échec de la grossesse.
La réalisatrice s'attache avant tout au vécu intime de ses témoins, qui se livrent sans fard. Sexualité, culpabilité, jugement des proches, idées noires... Si les situations sont toutes différentes, les témoignages de grande qualité se rejoignent pour exprimer un pesant sentiment de solitude. « La sensation de rester sur le bord de la route », explique Nolwenn, nerfs à fleur de peau. Sur un sujet encore tabou, « honteux », répète le compagnon de Raja, Blandine Maire capitalise une somme considérable de paroles nues. Au-delà de la rudesse des traitements et des lourdes démarches (que le film montre aussi), la réalisatrice fait émerger une précieuse réflexion sur le couple et sur le désir, viscéral, de donner la vie. — Marie-Hélène Soenen
Marie-Hélène Soenen "






vendredi 15 mars 2013

Les mots bleus



Notre circulation circulaire.

Comme certaines le savent déjà, nous sommes en train de mettre en place un collectif. 
Un collectif pour mieux se faire entendre, pour rendre plus visible les réalités des personnes confrontées aux difficiles parcours dans les méandres de l'Aide Médicale à la Procréation.
Des actions collectives, un blog collectif, pour mettre en synergie nos forces, nos compétences, nos voix.

Dans cette perspective, j'ai adressé à toutes les personnes dont j'ai les mails suite à des échanges relatives aux parcours PMA ; les mails de Miss La Grenouille, qui a écrit une lettre au Parisien, pour leur "toucher deux mots", de notre rencontre du 2 mars à Paris, entre blogueuses.

Dans ces personnes avec qui je dialogue, via les mails et parfois au téléphone, il y a Ptitelouloute.
Ptitelouloute n'a pas de blog, mais elle a des choses à dire, des choses vraiment pas faciles.
Et là tu te dis, il faut faire quelque chose pour que les choses changent en France par rapport à la prise en charge des personnes pour qui cela ne fonctionne pas à la première intervention de la médecine (parce que oui, les filles, il y a des personnes pour qui l'AMP fonctionne à la première tentative, évidemment ça fait rêver, mais pour la majorité d'entre nous, les années et les tentatives s'accumulent en vain).
Ptitelouloute souhaite participer au collectif.
Elle est d'accord avec ma proposition de publier différents messages qu'elle m'a adressé.
J'aimerais que ces mots puissent être inclut au blog collectif (en construction, si quelqu'un veut m'aider ?).

Oui pour moi, ces échanges circulaires : tu me donnes tes mots, je te donnes les miens pour tenter de te soulager, de me soulager, c'est important, cela a du sens. Un cercle féminin, une circulation d'énergies, de paroles, d'encouragements. De la bienveillance, de la bientraitance face aux coups portés par l'infertilité et sa prise en charge en France....


Voici les mots de Ptitelouloute sur son parcours


"Je viens de lire ce mail et suis tout à fait d'accord pour participer à ce groupe. Je regrette beaucoup d'avoir manqué votre réunion qui s'est déroulée à Paris ce week-end mais, devant être opérée le lundi, cela m'aurait été difficile, surtout dans mon contexte actuel...



Après des vacances d'été désastreuses avec mon conjoint qui nous amenés à envisager une rupture tant l’enchaînement des protocoles et des échecs est éreintant sur 5,5 ans, nous avons repris avec une thérapie de couple à mon initiative, hélas sans beaucoup de changement pour l'heure.

Nous avons enchaîné tous les RDV pré-don d'ovocytes avec le Cecos à une vitesse vertigineuse en septembre/octobre car il "y avait une donneuse" qui correspondait à notre profil. Ayant débuté le protocole, le don a été annulé une première fois en novembre: gros coup dur à encaisser car on y croyait. Rappel 3 semaines après avec RDV d'urgence au Cecos pour une nouvelle donneuse ... tout cela pour apprendre que cette donneuse allait aussi être annulée début décembre pour des problèmes de maladie potentiellement héréditaires...


D’échecs répétés en disputes, je ne croyais plus ni en mon couple, ni aux promesses du Cecos qui s'apparentaient plutôt à des voeux pieux.

Lorsque l'on a été recontactés mi-décembre pour un don en janvier (le centre ferme du 14 décembre au 8 janvier mais mes 43 ans, eux, n'attendront pas au-delà du mois de mars...), je me suis blindée et ai refusé d'y croire tant que je ne serai pas face aux embryons à transférer. De toute façon, avec une seule tentative au lieu des deux « promises », qu'espérer?... (à peu près 15% de réussite après 42 ans dans notre centre).

Et encore, je suis consciente que nous sommes « chanceux » d’avoir accès à une FIV DO, même si nous avons d’abord dû fournir notre donneuse, car je sais que certains Cecos refusent les couples passés 37 ans !...


Là, soyons honnêtes, mon moral en a pris un sacré coup et j'ai enchaîné déprime et crises d'angoisse durant les fêtes à l'idée de cet anniversaire à venir et qui signerait la fin de tout essai, mon conjoint étant toujours aussi réticent à aller à l'étranger.



Le 30 janvier, j'ai pu avoir enfin le transfert de 2 embryons à J2 avec 3 autres congelés. L'attente que l'on connaît toutes a été de courte durée puisque, 7 jours après le transfert, de violentes douleurs de règles durant 2 jours ont mis un terme définitif à tout espoir alors que les premiers signes étaient positifs. (cela n'est pas "scientifique" au sens habituel, mais un constat sans appel et irréversible hélas...)

J'ai contacté la gynéco du Cecos qui a refusé d'entendre que ces douleurs étaient les mêmes que celles que j'avais ressenties lors de ma 2° FIV avec une hyperplasie polypoïde qui avaient empêché la nidation: "Vous vous créez un faux scénario... On ne sait rien à ce stade, des polypes ne font pas mal...A 43 ans, Madame, on n'opère plus, on transfère, c'est tout..."


Comment peut-on travailler ainsi dans un Cecos et mépriser le TRAVAIL du don d'ovocytes de cette donneuse anonyme en se moquant des conditions du transfert des embryons et des chances de réussite à privilégier???...

Je suis écœurée par cette attitude, d'autant que cela fait plus de 9 mois que je souffre énormément lors de mes règles avec d'abondants caillots de sang durant 3 jours et une anémie persistante du coup sans qu'elle daigne me faire passer le moindre examen pour vérifier l'état de mon endomètre par précaution tout simplement, et aussi pour ne pas gaspiller 2 si précieux embryons que nous avons attendus 3 ans.(inscrits depuis mars 2010 et ayant fourni une donneuse, sans quoi nous n'aurions jamais eu de don...Je précise d'ailleurs qu'elle nous a dit qu'ils n'avaient pas le droit de "recruter" des donneuses et que ce travail était avant tout le nôtre...)


J'en ai eu ras-le-bol de ces discours de peaux de vaches toute puissantes qui m'ont fait perdre 2 ans et 3 FIV pour rien au début et ai décidé de retourner en Clinique pour passer une hystérosonographie qui s'est avérée désastreuse: 2 polypes, endomètre irrégulier avec adénomyose. 8 jours après, lundi donc, j'étais sur le billard pour la 9° fois en 5,5 ans. Il m'a fallu 36H pour sortir des vapes de l'anesthésie cette fois-ci et je me suis dit que j'allais arrêter là toutes ces tortures physiques et psychiques qui ne mènent à rien hélas depuis plus de 5 ans, hormis un affaiblissement général.


Au total, j'ai subi 9 interventions chirurgicales en 5,5 ans, 7 pour la PMA, 1 pour hernie discale et 1 pour ulcère de l'oesophage fin septembre tellement le parcours du Cecos m'avait minée, tout comme mon couple...


Je l'ai eue au téléphone pour être sûre qu'elle n'allait pas jeter à la poubelle nos 3 embryons restant le 23 mars, ce qui est de rigueur normalement à la veille des 43 ans. (!...) Elle m'a  à nouveau reproché de m'être fait opérer en me disant que rien ne serait possible avant avril, voire mai, mais qu'importe, du moment que mon utérus aura eu le temps de cicatriser et que nos embryons ne seront pas détruits, et surtout que j’aurai eu le sentiment de respecter le travail de cette donneuse. J'ai RDV prochainement avec elle et je redoute déjà...


J'avais dû te dire que j'avais accepté de témoigner anonymement pour une émission consacrée à la PMA sur FR3 en novembre, plus sous la pression du chef de service qu'autre chose d'ailleurs, car mon conjoint s'y refusait. J'avais été déçue par le survol des problèmes réels, mais comment ne pas l'être avec quelques minutes consacrées à la totalité des reportages et témoignages au regard de l'ampleur des problèmes à évoquer?...


Entre-temps, des problèmes administratifs incompréhensibles me privent de toute source de revenus du jour au lendemain depuis le mois de février : toutes mes économies pour la FIV DO en RT vont donc y passer et je vais devoir mener un combat qui s’annonce long et va se faire aux dépens de notre ultime transfert d’embryons congelés…


Le sommet a été atteint lorsque j'ai demandé à la personne qui m'a fait l'hystérosonographie si elle accepterait de me suivre pour le don d'ovocytes à l'étranger: elle ne s'est même pas retournée et m'a simplement dit qu'elle ne ferait que des échographies si nécessaires mais ne prescrirait aucun médicament: le ton était donné par rapport à la fameuse circulaire ministérielle... En clair, impossible de trouver un médecin acceptant de me faire passer tous les examens préalables au don d'ovocytes et de me suivre: le néant total et la stupeur...


Pour l'heure, je me contente de tenter de rester debout et de ne pas craquer: un pas après l'autre, un jour après l'autre, c'est tout ce que je peux faire avant d'espérer pouvoir reprendre un jour le combat et une vie normale surtout...


Je te joins la copie du mail que j'avais écrit en réaction au post concernant la nouvelle directive ministérielle anti PMA sur ton blog, mais que je n'ai pas posté finalement vu le contexte. Mais il y aurait de quoi rajouter à ce que j'ai écrit...


"15/02/2013 à  Virginie


Bonjour Virginie,



J'ai lu ton blog en "sous-marin" hier et suis totalement d'accord avec toi sur cette pétition: la circulaire est particulièrement alarmante dans la mesure où l'on peut se demander si les couples qui auront recours au don d'ovocytes à l'étranger ne risquent pas également des sanctions à plus ou moins brève échéance(de quel ordre?...), au même titre que les médecins...



D'autant que finalement, la PMA avec don d'ovocytes dans les pays respectant l'anonymat du don et le "dédommagement" au lieu d'une "rémunération" (on peut jouer sur les mots...) des donneurs/donneuses, coûtent moins cher à la Sécurité Sociale (1500/1600 euros par FIV ICSI au lieu de 4500 à 6500 euros pour une Fiv Icsi en France, voire aucun remboursement après 43 ans) que les traitements en France, pour des résultats bien meilleurs qui plus est.



Le risque d'être stigmatisé en tant que couple ayant eu recours à cette PMA à l'étranger, ainsi que pour les enfants à venir, est très préoccupant... Et Dieu sait que nous ne manquons pas de gens "bien pensants", parfois tout juste à côté de nous... Que faire à part les éviter pour se protéger?...



Bref, un long débat dont nous ne verrons peut-être pas nous-mêmes les fruits car je doute que les esprits étriqués se laissent convaincre facilement et la tâche me paraît plus qu'ardue. Mais quand il s'agit en plus des mêmes médecins que ceux censés nous aider dans ce combat qui vous jettent l'opprobe à la figure, ceux-là mêmes qui sont les mieux à mêmes de poser les constats d'échec du système français puisqu'ils y sont confrontés faute de moyens, là, cela devient carrément atterrant: et il y en a de ces médecins, en PMA, dans les CECOS, mais également chez les gynécos ou les généralistes entre autres!...

(Voici ce que m’a dit la gynécologue travaillant avec celle du centre de PMA qui nous orientait vers la FIV DO en Espagne, fiche avec les adresses de 3 cliniques à l’appui : « Si vous voulez recourir au don d’ovocytes, je ne vous suivrai pas : il y a suffisamment d’enfants à adopter… Je conçois la GPA pour des femmes nées sans utérus ou ayant subi une chimiothérapie à la rigueur, mais pas le don d’ovocytes : on ne va pas « faire son marché en Espagne ». Je n’ai plus jamais pris de RDV avec elle mais la culpabilisation a parfaitement fonctionné…)


On pourrait dire(sans aucun jugement, critique ou jalousie)  que les derniers couples ayant eu recours à une FIV DO sont passés  "in extremis" avant cette satanée circulaire complètement ahurissante qui stigmatise les médecins et des couples dans une profonde souffrance et qui ne font pas un simple caprice mais ont encaissé des années de protocoles lourds au détriment de leur santé physique, psychique et surtout, de leur couple sans pouvoir accéder à un soin que la France devrait pouvoir fournir mais ne le peut pas en raison d'une belle hypocrisie au nom du "tellement généreux mais illusoire et utopique" principe de gratuité: et encore, nous ne mourrons pas de l'absence de don d'ovocytes, contrairement à ceux qui attendent au nom du même principe de gratuité le don de sang, de plaquettes, de moelle osseuse... Encore que c'est une petite mort quand même de devoir renoncer à la maternité suite à cette circulaire et après autant d’épreuves sur une si longue durée...


Le 13 mars, Ptitelouloute m'envoyait ça  :




"C'est curieux, après avoir reçu ta réponse, je suis allée lire l'article de la "Grenouille" (!...) et j'y ai retrouvé les mêmes constats, parfois formulés de façon très proche: âge, "caprice", examens de base prescrits après épuisement de toutes les tentatives ou après les 43 ans, remboursement de 1600 euros à l'étranger pour 4500 à 5500 euros en France, la vie entre parenthèses, le corps et le psychique, ainsi que le couple au bout du rouleau...bref, du vécu quoi...



Je rajouterai que je ne comprends pas pourquoi le Cecos oblige à attendre au minimum 18 mois après la dernière FIV, malgré l’inscription en liste d’attente,  pour accepter de procéder à un don d’ovocytes, si ce n’est que, faute de temps et à cause de l’âge, les couples sont ainsi poussés vers la sortie…

Et que du coup, nous avons dû abandonner les FIV restantes sous peine d’être éjectés et que j’ai été placée ensuite 4 mois sous pilule+3 mois sous Décapeptyl, soit 25 mois d’essais supprimés…(Comment demander à un couple qui désespère de choisir entre cesser toute PMA durant 18 mois pour accéder hypothétiquement à une FIV DO par le biais du Cecos avant l’âge limite de 42 ans ou bien continuer les FIV et IAC à un âge avancé où les taux de réussite sont inférieurs à 0,8% sans possible FIV DO ?... Cela a été très difficile pour nous...)



Autre chose : si la congélation d’ovocytes à partir de 35 ans est actuellement envisagée comme technique d’avenir pour les femmes n’ayant pas rencontré le conjoint avec qui mener un projet de maternité/paternité, pourquoi nous faire subir de lourds protocoles jusqu’à  43 ans, avec le très faible taux de réussite que l’on connaît, au risque de développer ensuite un cancer des ovaires, des seins ou de l’utérus ?...



Parce que c’est bien joli d’enchaîner les protocoles en bon petit soldat obéissant, mais encore faut-il aussi penser aux conséquences à long terme au niveau de la santé des femmes en PMA… Et là, je dois dire que j’ai le frisson rien que de l’écrire…



Enfin, comment expliquer que la France soit tellement en retard concernant les techniques de PMA par rapport à tous les autres pays européens qui proposent tous (à ma connaissance) : l’embryoscope, l’IMSI, voire la MIV, et la vitrification des embryons qui sont autant de facteurs de réussite ?

Evidemment, le coût est l’explication majeure(100000 euros pour un embryoscope non subventionné par l’hôpital et sans « retour sur investissement » contrairement à l’IMSI facturée aux couples en sus, ce que nous a expliqué le chef de service, très humain et accessible).

Pourtant, vu le nombre de couples consultant pour infertilité, il me semble que ces services de PMA devraient bénéficier de subventions et la PMA en général de dotations au même titre que d’autres secteurs de recherches.


Je repense aux propos du  gynécologue réputé qui me suivait l'an dernier et à qui j'ai dit à peu près à la même date en parlant des IAC et FIV qu'il voulait nous faire poursuivre jusqu'à mes 43 ans sans relâche avant de passer au don à l'étranger ("cela marche aussi bien à 43 ans qu'à 42 ans de toute façon"): "Docteur, je n'y crois plus. Je souhaite me tourner vers le Cecos." à quoi il répondit: "Madame, on ne vous demande pas d'y croire, on vous demande d'essayer..." (Après avoir fait ma 3° FC après 6 stimulations, 5 IAC et 4 FIV, 2 non décomptées, et 4 curetages ou coelioscopies et venant juste d'être placée sous cortisone à 42 ans grâce aux analyses du Cecos alors que lui m’avait dit « je n’y crois pas un instant. »(au problèmes d’auto anti corps, de thyroïdite auto immune et de coagulation sanguine entraînant FC à répétition pour lesquels il ne m’avait prescrit aucun examen complémentaire malgré une FC « tardive » à 11SA+4 obtenue spontanément à 41 ans)  comme si un miracle pouvait encore se produire à mon âge après 42 ans...)



Je lui en voudrai toujours d'avoir ainsi méprisé la souffrance morale et physique que contenaient mes mots et le renoncement que je m'apprêtais à faire, qui n'était pas de gaieté de cœur, ni facile: juste un moindre mal lucide... Et de nous avoir fait perdre notre temps et toute notre énergie (et accessoirement nos finances) à courir après une chimère...



Pourtant, il faudra bien oublier, ou du moins passer à autre chose, mais cela prendra beaucoup de temps: c'est toute une reconstruction personnelle qui est à envisager."